Notre boulot nous passionne, nous sommes investis et parfois nous avons du mal à décrocher en fin de journée. Dur de se déconnecter du travail! Ramener nos dossiers du travail à la maison, y réfléchir au cœur de nos soirées perso, ce n’est pas la panacée. Au lieu de se détendre, de profiter de l’instant présent, nous repensons au travail. On s’en veut, on voudrait bien couper net une fois la porte du bureau fermée. Trop consciencieux, trop flippé ? Pas assez confiant, pas assez organisé ? STOP à l’auto fouettage et la culpabilité. La limite entre vie privée et vie professionnelle n’est pas simple à maintenir.
Être joignable H 24 et ne jamais relâcher son attention implique un stress continu. Si les pauses de récupération sont rares, les problèmes physiques et psychologiques apparaissent et s’amplifient. En effet, nous développons des insomnies, un manque d’appétit ou au contraire des envies de gras-sucré. Notre équilibre est impacté et nous nous sentons plus irritables, plus agressifs, et de plus en plus insatisfaits.
Cette situation n’est malheureusement pas rare. Souvent, on imagine qu’il s’agit d’un pic d’activités et que le calme va revenir. En conséquence de quoi, nous ne mettons pas en place de limites claires avec le travail pour nous préserver du temps personnel de qualité. La tentation de lire nos mails vite fait au lit est bien présente à notre esprit !
Le temps passe et les habitudes s’ancrent afin de travailler en continue pour « gagner du temps » sur sa journée à venir. L’intention de départ est pourtant bonne : souhaiter être performant et consacrer du temps à tous ses projets pro et perso. Sans forcément nous en rendre compte, notre exigence envers nous-même devient excessive.
Si nos proches sont plus compréhensifs que nos collègues, nous aurons tendance à répondre aux impératifs professionnels en priorité. Le risque est de donner à notre entourage le sentiment de ne pas être aussi important que le travail ! Concrètement, le temps passé auprès d’eux diminue et notre qualité de présence n’est plus aussi belle après des mois à un rythme soutenu.
Le manque de temps libre peut abîmer notre relation à nos enfants. Selon la pression ressentie, notre patience s’amenuise… Les enfants petits ou grands ont besoin de leurs parents, d’un échange positif et attentif. L’absence régulière crée également de la distance, rend plus compliquée l’éducation que nous souhaitons transmettre. Cela dépend évidemment des situations des uns et des autres, loin de moi l’idée de porter un jugement. En revanche je pense qu’il ne faut pas se voiler la face et être vigilant.
Je suis passée par là.
Se dire que l’on peut tout gérer sans soucis.
Après tout cela fait parti du job.
De l’énergie ? Pas de problème. Le sommeil ? Une bûche. L’alimentation ? Équilibrée. Les loisirs persos ? Pas le temps. Les soirées relax ? Une fois de temps en temps. Et j’en passe..
Alors voilà, autant se le dire entre nous, il est nécessaire de prendre du recul sur son agenda over booké. Être honnête avec soi-même sur ce qui nous convient ou ne nous convient plus.
S’accorder ce temps de mise à distance de la pression et réfléchir avec tous nos paramètres à l’esprit pour s’assurer que nous allons dans la bonne direction. Souvent, j’ai entendu dire : si j’avais su que le temps passait si vite, j’aurai appris à jouer tel instrument depuis le temps que j’en ai envie… j’aurai été plus présent pour mes enfants car à 17 ans ils ont quitté la maison pour leurs études, nous ne sommes pas très proches. Et toute une salve de « si j’avais pris le temps ». Ces discussions en déplacement pro sur le ton de la confidence ne sont pas à ignorer. Les conseils pour se vider la tête après une journée de boulot, réellement se déconnecter et pour se donner du temps sont précieux.
Malgré ces conseils, vous n’arrivez plus à penser à autre chose que ce sujet boulot ? Vous ressassez. Des pensées négatives et insidieuses reviennent sournoisement, régulièrement, et ne vous quittent plus ?
Que risquez-vous à ne pas vous déconnecter du travail ? Beaucoup d’angoisse, du stress et des remords associés.
Ruminer est un processus normal face aux difficultés. Tout le monde rumine pour mieux digérer les événements compliqués ou imprévus. Cela devient problématique quand nos pensées sont sans cesse focalisées sur les aspects négatifs de l’événement, et finissent par perdre toute rationalité.
On se concentre alors sur ce qui aurait pu être, imaginant sans fin des scénarios. Le cercle vicieux s’installe et la rumination se renforce avec nos peurs, notre manque de confiance en nous. La rumination est souvent teintée de reproche contre soi ou contre les autres, et non dans la recherche de solution. Quand une simple réflexion entraîne une litanie interne négative, nous devons réagir et nous protéger, en bref nous foutre la paix.
Saviez-vous que lorsque l’on repense à un événement fort en émotions, et bien notre cerveau ne fait pas vraiment la différence entre passé et présent ? Sympa pour s’imprégner de nos réussites, mais carrément l’angoisse pour les situations moins cool.
En ressassant, nous nous imposons de revivre plusieurs fois l’événement inconfortable, nous nous faisons du mal en créant pour nous-même des émotions désagréables. Nous ressentons alors fortement les tensions physiques, les crispations et la fatigue mentale.
Il ne s’agit pas de faire la promotion d’une positivité limite béate!!
La première chose à faire est d’en prendre conscience. Se poser et écrire noir sur blanc ce que l’on ressasse si souvent et qui nous pèse. Ensuite, évaluer depuis combien de temps nous ruminons, et à quelle fréquence. Enfin, se rappeler quel a été le point de départ de ce mécanisme.
Nos pensées peuvent nous amener bien loin de la réalité, il est important pour soi de réaliser l’importance et l’impact des ruminations. Souvent, les ruminations ont chassé nos propres désirs et nous enferment.
Le cerveau va volontiers vers ses automatismes, pour en changer rien de telle que la découverte. Une nouvelle routine matinale, un autre lieu pour déjeuner, lire des romans si on ne lit que la presse, etc.
L’un des enseignements des neurosciences confirme que plus nous imaginons une catastrophe x qui pourrait nous arriver, plus nous confortons ce chemin neuronale x dans notre cerveau. Conséquence, nos pensées affluent plus vite et plus souvent dans cette direction. La rumination et les pensées parasites s’auto-cultivent ! Alors repérez le positif, arrêtez-vous sur les points plaisants de vos journées pour les apprécier. Vous verrez, vous serez beaucoup plus calme et serein.